"Van Avermaet s'est fait enfermer par Valverde"
Eric de Falleur, notre envoyé spécial au Mondial de Ponferrada, a répondu à vos questions quelque minutes à peine après la fin de la course.
- Publié le 28-09-2014 à 18h01
- Mis à jour le 29-09-2014 à 15h05
Eric de Falleur, notre envoyé spécial au Mondial de Ponferrada, a répondu à vos questions.
Les Belges doivent-ils nourrir des regrets sur cette course ?
"Oui, celui d'avoir laissé filer Kwiatkowski à un moment où il était possible d'aller avec lui. Puis celui que Van Avermaet n'ait pas conquis une médaille, mais il s'est fait enfermer au début du sprint par Valverde."
Comment expliquez-vous la tactique de la Pologne qui a longtemps roulé derrière l'échappée matinale avant d'ensuite disparaître pour laisser Kwiatkowski exploser dans la finale ?
"Simplement parce qu'elle disposait d'un leader, Kwiatkowski, en lequel elle a cru. Les huit autres Polonais présents étaient tous des équipiers, souvent d'équipes continentales pour qui la barrière des 200 kilomètres était ridhibitoire."
Champion du monde à 24 ans, que peut-on encore attendre d'un Michal Kwiatkowski à l'avenir ? Est-ce un homme de Tour ou plus pour les classiques ? Jusqu'où peut-il aller ?
"Autrefois, on aurait dit partout, mais désormais que le cyclisme est vraiment compartimenté, il doit se spécialiser et faire des choix. J'ai peur pour lui que les grands tours soient un peu trop long ou dur pour lui, par contre il peut gagner énormément d'autres courses, des épreuves à étapes d'une semaine ou plus (il en a déjà gagné beaucoup), des classiques aussi différentes que le Tour des Flandres, Milan-Sanremo ou Liège-Bastogne-Liège, mais là aussi, il va devoir faire des choix."
Greg Van Avermaet n'est-il qu'un coureur bon pour les places d'honneur ?
"Non, on voit bien qu'il est tout près des meilleurs. A ce niveau là, il n'y a plus grand monde mais, malheureusement, jamais qu'un seul vainqueur. Valverde vient de conquérir une sixième médaille sans aucun succès, est-il un coureur moyen, je ne pense pas."
Ponferrada était-il la dernière occasion pour Valverde, Cancellara de remporter un titre mondial ?
" Ils sont âgés tous les deux pour des coureurs. A priori, l'Espagnol a laissé filer une belle occasion, car les deux prochains circuits, à Richmond, aux Etats-Unis l'an prochain, puis au Qatar, devraient être plus faciles que celui-ci. Pour Cancellara, qui peut gagner en démarrant à deux kilomètres de l'arrivée ou, comme c'est souvent le cas au Qatar, en profitant du vent, c'est moins sûr."
On attendait beaucoup de l'équipe d'Australie. Comment expliquer qu'elle n'ait pas pu contrôler la course autant qu'on l'annonçait ?
"Parce qu'elle manquait de solides équipiers pour rouler dans les côtes, je pense. Elle était prête pour le sprint, mais pas pour contrôler une course qui était quand même difficile. Mais chaque pays fait avec ce qu'il a."
Alejandro Valverde pour la 6e fois sur un podium de championnat du monde. Comment expliquer qu'il soit aussi maudit ?
"Parce qu'il n'a pas trouvé sans doute de circuit à sa mesure, avec, de nombreuses fois des arrivées sur le plat, même quand il y avait des côtes sur le parcours. Quand il gagne un sprint, c'est souvent en légère montée ou en franche montée, style la Flèche wallonne. Ensuite, il était suspendu à Mendrisio, qui était sans doute le circuit le plus dur de ces dernières années avec celui de Florence où il s'est emmêlé les pinceaux avec Rodriguez."